La Toussaint ne doit pas être confondue avec la Commémoration des fidèles défunts fêtée le lendemain. Cette fête nous rappelle l’invitation à la sainteté soulignée déjà dans le premier Testament : « Soyez
saints, car moi le Seigneur votre Dieu, je suis saint » (Lévitique 19,
2), reprise par Jésus dans l’Évangile : « Soyez parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » (Matthieu 5, 48).
La solennité de la Toussaint nous rappelle que nous sommes tous
appelés à la sainteté. Les saints de tous les temps, que nous célébrons
particulièrement le jour de la Toussaint, ne sont pas simplement des symboles, des êtres humains distants et inaccessibles. Au contraire, ce sont des gens qui ont vécu les pieds sur terre ; ils ont fait l'expérience du labeur quotidien de l'existence avec ses succès et ses échecs, trouvant dans le Seigneur la force de ressusciter encore et encore et de continuer sur le chemin.
Nous ne pouvons certes pas atteindre la sainteté par nos propres forces, elle est le fruit de la grâce de Dieu et de notre libre
réponse à celle-ci. La sainteté est un don (une grâce) et un appel.
Nous ne pouvons ni acheter ni troquer une grâce, nous ne pouvons que l’accueillir, et participer ainsi à la même vie divine par l'Esprit Saint qui demeure en nous depuis le jour de notre Baptême.
La sainteté est une réponse au don de Dieu, parce qu'elle se manifeste
comme une prise de responsabilité. Dans cette perspective, il est important de prendre un engagement sérieux et quotidien à la sanctification dans les conditions, les devoirs et les circonstances de notre vie, en essayant de vivre tout avec amour, avec charité. En ce sens, chacun est appelé à la sainteté, y compris dans les actes les plus ordinaires du quotidien.
La sainteté, un grand mot, vraiment ?
Sainte Thérèse de Lisieux (appelée aussi Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus) est célèbre pour sa « petite voie », un chemin vers la sainteté qui ne repose pas sur de grands faits et gestes mais sur d’ordinaires actes d’amour tout simples. Autrement dit, Sainte Thérèse propose de rechercher la sainteté, non dans les grandes actions, mais dans les actes du quotidien même les plus insignifiants, à condition de les
accomplir pour l’amour de Dieu.
Bref, la fête de la Toussaint est comme une porte qui s’ouvre, une
porte qui nous dévoile un peu de ce Royaume des Cieux que nous
espérons tous, auquel nous aspirons tous sans même parfois oser nous l’avouer, et dont les béatitudes sont un reflex lumineux mais paradoxal : heureux les pauvres de coeur, les doux, les affligés, les affamés et les assoiffés de justice, les miséricordieux, les coeurs purs, les artisans de paix, les persécutés pour la justice, etc., leur récompense est grande dans les Cieux. L’amour est le chemin du
bonheur. Bonne fête en la compagnie spirituelle des saints !
Abbé Willy W.W.
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